L'acte de peindre
Pourquoi peindre ?
La peinture est avant tout un agencement de formes et de couleurs dans un certain ordre, comme le disait Maurice Denis. Et Pierre Soulages d'ajouter une dimension horizontale entre l'oeuvre et le public à travers la matière.
Turner y ajoutera une dimension verticale entre le peintre et le divin : "The Sun is God" seront ses mots à la fin de sa vie.
L'obsession, la certitude d'un coin de lumière au loin, quelque part, malgré tout...
"Il n'y a pas de sujets" aimait à dire Cézanne. Visages, objets posés sur une table, océan, montagne, tout est paysage.
Car toutes ces formes et couleurs sont ordonnées afin que l'on puisse se frayer un chemin vers la lumière.
Peu importe que le chemin se fasse à travers les rides de Lucian Freud, les objets de Chardin, les montagnes de Hodler ou le lyrisme de Zao Wou-Ki.
« Tout est paysage, en ce sens que tout est composition, tout est quête d’une unité perdue, tout est signes assemblés, tout est matière à être embrassé du regard, à interroger le vivant au-delà de soi-même. Que vaudrait sans ça le monde si on le laissait entre les seules mains de la dévastation, si l’essence poétique qui nous y attache envers et contre tout ne l’ouvrait pas à des entendements insoupçonnés qui nous font voir dans la noirceur d’autres nuances que pure noirceur ? »
Jean Dubuffet